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Le Chant des Etoiles
25 septembre 2013

Soirée du 24 septembre 2013 : rosée sans pamplemousse

Ces deux derniers jours ont vu le départ des méchants nuages et le retour d'un ciel sans obstacles. Mes sorties astro ne se déroulant désormais que les veilles de journée sans école, j'avais - quasiment - prié pour que la soirée de mardi m'offre un ciel limpide. Cette soirée du 24 septembre semblait réunir tous ces critères, même si des masses nuageuses venaient chatouiller le bas de l'horizon.

Je sors le télescope à 20H30, en prenant soin de protéger la base de la rosée naissante grâce à une bâche. Le temps que le miroir s'adapte à la température du jardin le tube devient froid et humide. Comme le reste du matériel.

Un hôte prestigieux devant honorer de sa présence inattendue cette soirée, je dirige l'engin vers M13, cible facile et qui devrait confirmer mes aptitudes de pointeur nouvellement acquises. L'objet convoité tombe rapidement dans l'oculaire, malgré un lampadaire situé en plein dans la ligne de visée. Ayant un peu de temps devant moi, je décide de faire un petit comparatif, auquel ne participera pas mon 114/900, bien au chaud dans le garage. Dans cette partie du ciel sans nuage, mais avec une belle ampoule jaune qui vient polluer la précision de l'observation, l'objet apparait aux jumelles (12x50) comme une petite tache à peine visible. Au 30mm, la tache est bien plus visible mais ne laisse entrevoir aucune étoile. l'ensemble est bien lumineux. Je réfrène les pulsions de mon camarade qui, équipé de son Nexus7, essaye de savoir ce qu'il regarde. Je préfère qu'il devine de lui-même, grâce aux différents changements d'oculaire que j'opère. Au 17mm, quelques étoiles apparaissent et je peux enfin expliquer qu'il s'agit de l'amas globulaire d'Hercule. Le 8mm nous donne une magnifique image. L'objet remplit les 68° de l'oculaire, avec des étoiles bien visibles. Mon compagnon trouve l'ensemble un peu sombre. Il m'avouera préférer des  grossissements plus faibles mais plus lumineux.

Décidant de continuer sur des objets célèbres, je décide de lui montrer la Galaxie d'Andromède. Le 30mm lui conviendra parfaitement. Je lui offre M31, M32 et M110, qu'il peut embrasser d'un seul regard.

L'astronomie est un sport où il faut prendre son temps pour bien observer les détails. Faisant fi de cette recommandation, nous nous dirigeons vers Persée et son double amas, encore au 30mm. Rien de bien exotique pour le moment, mais ce voyage a le mérite d'être efficace.

Sous les deux compères que sont NGC 884 et NGC 869 se situe une belle région, autour de l'étoile Mirphak. Au 30mm, toujours, le spectacle est plein de poésie et de couleurs (notamment avec Sigma Persei, de couleur jaune alors que les étoiles voisines sont blanches ou bleues), et pourrait nous laisser croire à un amas ouvert vu à fort grossissement.
Note: après quelques recherches, il s'avère que cet amas est référencé dans un catalogue que je ne connaissais pas: le Melotte. Ce catalogue recense 245 amas stellaires dont certains (comme le Melotte 20, dont il est question ici) n'apparaissent pas dans le Messier ou le NGC. J'y retournerai dès ma prochaine sortie !

Pointant Algol et me dirigeant vers la droite, je tombe sur M34. Une fois encore, je ne jette un oeil dans l'oculaire que le temps de viser, laissant à mon invité la joie de la contemplation de l'objet que je lui ai choisi. En rédigeant ce compte-rendu, je m'aperçois que, dans cette zone que je parcours souvent, m'attend M76, nébuleuse planétaire dite de Petit Haltère. Ma prochaine sortie se fera décidement en direction de l'est.

Le temps d'expliquer à mon petit apprenti ce qu'est un astérisme (en prenant pour exemple le Triangle d'Eté) et me voici en direction du Carré de Pégase (un autre astérisme). C'est M15, un amas globulaire, qui est cette fois-ci visé. Comme s'il n'y avait que des amas dans le ciel. Le 30mm nous laisse apercevoir un point. Au 17mm, ce point devient un gros point. Au 8mm, l'aspect est satisfaisant. Il est vrai qu'à côté de M13 les autres amas globulaires paraissent tristounets. Nous ne pouvons nous attarder sur cet objet, les nuages s'invitent à la fête et l'amas, timide, s'efface.

Profitant d'un coin de ciel noir, et de l'extinction de ces satanés lampadaires (22H59), je me lance à la recherche de M27, Nébuleuse de l'Haltère située sur la ligne Altair-Deneb, dans la Constellation du Petit Renard. Longtemps je me suis demandé s'il s'agissait de M27 ou de M71. Un examen approfondi au 8mm ne laissant aucun doute, il s'agit bien de la nébuleuse. L'aspect "trognon de pomme" est en effet visible. L'objet remplit une grande partie de l'oculaire. Pas de trace, par contre, de l'amas globulaire M71 qui devrait également hanter les lieux, à la pointe de la constellation de la Flèche.

Avant qu'il rentre, je décide de griller les yeux de Guillaume en lui montrant la Lune qui se lève à l'Est. Basse, le tube est a l'horizontal, et nous à genoux. Le filtre est très utile, même si mon filtre variable polarisant Baader est quelque peu mal fichu puisque la bague qu'il faut tourner pour choisir le pourcentage de luminosité désiré est bien trop "fluide" et peut se déregler trop facilement. Un système à crans aurait été plus pratique.
J'attends avec impatience mon futur 4.7mm de 82° pour obtenir un grossissement encore plus fort (266x - alors que je plafonne actuellement à 156x), ce qui me permettrait de réellement toucher la Lune.

Mon collègue parti, je décide de vérifier si M27 est bien M27. Une fois rassurée sur l'identité de la nébuleuse, je me lance dans une ultime recherche : M57, dans la Lyre. Je la trouve facilement. Le 8mm est l'oculaire le plus adapté (bien qu'un peu sombre à mon goût, même si je n'ai aucun moyen de comparer avec d'autres oculaires). La Nébuleuse de l'Anneau Lyre porte bien son nom: l'objet est facilement reconnaissable. Bien que petit, même à fort grossissement, on reconnait sans peine un épais cercle blanc au centre duquel il n'y a rien (avec des télescopes plus puissants, il peut être envisageable d'apercevoir une étoile au centre de l'anneau : il s'agit d'une naine blanche). Le 8mm est le plus adapté pour apprécier cette nébuleuse qui, avec M27 décrite ci-dessus, est l'une des plus belle de notre voute céleste.

La soirée a duré trois heures (9H-00H), sans compter la demi-heure de rangement du matériel. Le tube est placé la tête en bas, de façon à ce que la condensation ne stagne pas sur le miroir primaire. La chambre servant pour le moment de débarras pour deux à trois semaines encore, j'en profite pour y stocker mon matériel, enchanté de se retrouver à l'abri de la poussière et au sec.

Hormis l'humidité et la présence de l'éclairage public, on peut considérer que c'est une soirée enrichissante. J'ai pu à la fois faire découvrir à mon disciple quelques uns des joyaux les plus remarquables du ciel et me faire plaisir en dénichant des objets que je convoitais.

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